Black-out électrique et flexibilités … s’adapter jusqu’où ?

Commençons d’abord par évoquer le lundi 7 octobre, en France, jour où l’on a dû activer les procédures interruptibilité des clients industriels précisément pour éviter le black-out.

RTE, qui a la responsabilité de l’équilibre du réseau et du réglage de la fréquence, nous indique le 11 octobre !!! que 22 sites industriels ont dû cesser toute consommation d’électricité issue du réseau public. Ce dispositif, basé sur un contrat entre RTE et les industriels concernés, indemnise, rémunère les industriels qui acceptent de s’effacer pour éviter le black-out.

Les Echos ont eu une lecture un peu plus alarmiste que RTE et titrait  » Comment la France a évité un black-out lundi dernier « . Il faut dire que RTE de son côté annonçait le 11 octobre que la France N’AVAIT PAS frôlé le black-out le lundi précèdent.

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L’article a eu plusieurs vies d’ailleurs puisqu’il est maintenant accessible avec le titre : « Le Réseau Français a connu une faiblesse lundi dernier« .

Dégageons quelques enseignements de cet épisode relativement grave.

  • les dispositifs de flexibilité mis en places par RTE et les clients fonctionne conformément aux attentes (dans les situations qu’on a connu récemment).
  • la communication reste un problème dans le domaine de l’électricité, pas que sur le nucléaire, avec RTE qui n’a communiqué qu’après l’article des Echos et en mode « démenti ».
  • le risque de black-out reste un risque majeur et doit être appréhendé comme tel

On l’a donc vu à nouveau, pour mettre sous contrôle un risque de black-out, il nous faut adapter nos démarches – ici les gros clients industriels- pour conserver la maîtrise du système électrique.

Mais cette adaptation des comportements est manifestement appelée à aller beaucoup plus loin.

En effet, en Californie, jusqu’à 2 millions de consommateurs ont ou vont avoir à subir des interruption de fourniture décidées par l’opérateur Pacific Gas and Electricity (PG&E).

PG&E est aujourd’hui formellement accusée d’avoir été à l’origine de l’incendie géant qui a complètement détruit Paradise,Ca ce qui a conduit l’entreprise à la situation de faillite ! En fait, PG&E est a priori à l’origine des incendies avec un réseau sans aucun doute trop peu entretenu et une forêt très impactée par le réchauffement climatique.

PG&E avec ses 22 millions de clients, a donc comme souci premier dorénavant de réduire ses risques. Et si cela doit passer par des coupures volontaires, même pour quelques millions de clients, elle le fera.

Mais tous ces changements de comportement pour s’adapter à des situations nouvelles et en s’appuyant sur ce qu’on appelle les flexibilités, ne se feront pas sans de très gros efforts. Le gouverneur de Californie ne disait-il pas la semaine dernière : « on se croirait dans le tiers monde ».

 

 

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