Que le monde se transforme à grande vitesse, que le secteur de l’énergie soit dans une transformation monumentale, que les technologies et les attentes des citoyens s’imposent dans le secteur énergétique, nous en sommes tous d’accord !
Tout cela étant dit et le secteur énergétique restant un secteur d’infrastructures, il convient de préparer « le monde d’après » de l’énergie. Et pour bien le préparer, il faut bien en définir les tendances pour engager les projets dès maintenant.

Ainsi, deux études dont les porteurs sont indiscutables, nous amènent à franchement nous interroger sur les conclusions qu’il faut en tirer.
La première réalisée et signée par l’ADEME et RTE nous dit que la France peut très raisonnablement envisager de disposer d’un mix électrique 100% Renouvelable. Donc, plus de charbon, plus de gaz naturel et plus de nucléaire. On est donc capable de convertir la production d’électricité à partir de fossiles et de fissiles à hauteur de 500 TWh en énergie et 100 GW en puissance. C’est considérable !
La transition énergétique n’est donc pas réellement problématique selon les projections de l’ADEME et de RTE au sens de l’équilibre Offre/Demande. En clair, RTE dont la légitimité est totale nous dit qu’on aura toujours du courant au bout de la prise électrique.
Or, voilà qu’Etienne Beeker, Marie Dégremont et France Stratégie nous explique que la situation à venir sur la sécurité du système électrique en Europe n’est pas acquise. En des termes très « politiquement correct », le rapport de France Stratégie nous explique que le développement des énergies renouvelables en parallèle de la fermeture de moyens pilotables, fossiles ou nucléaires conduit à une forme d’impasse sur la capacité à répondre aux besoins sans vent et sans soleil.
Donc, d’un côté, on a des experts de RTE qui nous expliquent que le scénario 100% Renouvelables est possible et qu’il répond aux exigences de l’équilibre offre/demande en temps réel MAIS que la question des coûts n’a pas été intégrée à la réflexion.
Et de l’autre côté, d’autres experts de France Stratégie nous expliquent que la tendance actuelle de renouvellement du parc de production nous met précisément en risque sur l’équilibre offre/demande en temps réel.
La CFDT préconise clairement que le gouvernement associe ces différents experts à une réflexion globale, en dehors de tout dogme (essentiellement sur le nucléaire vs les renouvelables), afin d’assurer à la France la meilleure sécurité d’approvisionnement et au meilleur coût).