Ce matin, il y a seulement quelques dizaines de minutes, un entrepreneur diplômé de HEC et de Sciences Po Paris, respect mais je vous laisse prendre connaissance de sa page Wikipédia (attention, on est sur du très costaud), nous explique comment sortir de la crise. Crise économique, sociale et environnementale.

Évidemment, on se montre attentif, on a hâte de savoir comment on va tous s’en sortir.

D’un mot, il nous dit « Le bonheur est dans le village » et parait-il, c’est viable, certifié !

Et là, patatras, la star mondiale, le Young Global Leader de 2015 nous donne comme premier exemple -exemplarité – le village de Luc sur Aude qui a décidé d’être autonome en énergie. D’abord, en quoi la solidarité entre territoires est-elle un aveu d’échec face aux crises. L’autonomie, le chacun pour soi est donc le nouveau mantra de l’écologie. Il y a clairement erreur. Il faut absolument réduire notre empreinte environnementale et ce n’est certainement pas en cherchant à tout faire chez soi qu’on y arrivera, sauf à revivre comme au début de l’ère industrielle.

Luc sur Aude, donc, autonome en électricité grâce à son parc photovoltaïque nous dit Monsieur Hazard. Et l’animateur d’Europe 1 qui ne trouve absolument rien à redire. C’est merveilleux.

Bon, clarifions, Luc sur Aude a effectivement un parc en photovoltaïque financé par les habitants et surtout par la région Occitanie (il a oublié de le signaler notre entrepreneur) et, il faut le reconnaître, produit plus d’électricité qu’il n’en consomme SUR UN BILAN ANNUEL. Autrement dit, il exporte (oui parce que l’autonomie implique des frontières) plus qu’il n’importe d’électricité. Mais bien évidemment, le photovoltaïque a bien du mal à produire quand il fait nuit. Il n’est donc pas autonome, notre village de l’Aude, il est exportateur net. C’est très différent. On peut considérer que plus de la moitié du temps, les habitants de Luc sur Aude consomment de l’électricité qui vient d’ailleurs, parfois d’Allemagne ou de Pologne, pays du lignite et du charbon.

Maintenant, il nous semble utile de mettre en regard cette brève d’Europe 1 qui s’ajoute aux précédentes exagérations sur le sujet pour lire l’économiste de renom qu’est Christian Saint-Etienne. L’idée n’est clairement pas de remettre en cause l’intérêt des énergies renouvelables, essentielles pour la décarbonation de l’électricité en Europe, c’est de comme l’on dit « remettre l’église au milieu du village » et lacer les faits, les réalités, la connaissance aux fondations de la réflexion.

Il nous parle de l’accélération du déclin français et notamment je cite « l’incapacité des pseudo-élites administratives énarchisées d’analyser et de comprendre la nature de la Nouvelle révolution industrielle fondée sur la science et la technologie de l’informatique » .

Il nous explique notamment sans prétendre que la solution est ici que l’organe politique Chinois qui dirige le pays – le Bureau Politique du PCC – est composé de 7 membres dont 6 ingénieurs avec entre autre Xi Jin Ping, ingénieur chimiste.

Plus près de nous, Angela Merkel est docteure en Chimie Quantique, et chez nous … essentiellement sinon uniquement de brillants spécialistes en sciences politiques.

Pas sûr que la technologie soit la moindre de nos préoccupations dans le monde d’aujourd’hui. Comme me le disait un copain il y a quelques jours après avoir listé les innovations arrivant de Chine, « ils (les Chinois) vont nous bouffer tout cru ».

Il est urgent de remettre de la science, de la technologie, de l’industrie dans nos orientations politiques sans quoi les questions de souveraineté, d’indépendance et même de liberté seront dépassées par la réalité économique du monde de demain.