Jean Marc Jancovici nous rappelle quelques évidences quand on parle de voiture électrique

La ville de Paris, le ministère de la Transition Ecologique, la Commission Européenne, tous nous disent que pour moins polluer il faut rouler à électrique.

Pas si évident que cela !

Jean Marc Jancovici nous éclaire sur le fait que si un citoyen européen roule à partir de demain matin en voiture électrique, du point de vue des émissions de CO2, cela ne changera pas grand chose s’il est allemand ou polonais, plus s’il est français ou suédois.

En effet, rouler à l’électricité impose de recharger sa voiture en électricité. Or, si l’électricité est produite à partir de charbon (pour 40% en Allemagne et environ 70% en Pologne), alors très clairement, ça ne change pas grand chose.

Pour rappel, l’électricité dans le monde provient à 40% de charbon, 25% de gaz, 5% de pétrole.

Le développement du véhicule électrique n’a donc de sens que s’il accompagne un mouvement de décarbonation de la production d’électricité.

Si l’on regarde maintenant sur notre territoire l’impact d’une mutation de la mobilité avec un passage au véhicule électrique.

Nous consommons en France 50 millions de tonnes de pétrole par an (!!!) pour le transport routier. Passer tout cela à la motorisation électrique impose d’augmenter globalement de 50% notre production actuelle d’électricité.

A ce niveau apparait sincèrement quelques contradictions quand on met bout à bout les ambitions de :

  • augmenter de 50% la production d’électricité
  • plafonner la part de nucléaire à 50%
  • développer les micro-réseaux privés (pas/peu de foisonnement)
  • réduire les investissements dans les réseaux (au-delà de l’entretien) alors qu’on va par le véhicule électrique généralisé imposerait des pointes de plusieurs centaines de GW chaque jour (quand les citoyens arrivent chez eux et qu’ils branchent leur voiture électrique vers 18h ou 19h.

Tout cela nous montre qu’il faut des ambitions qui s’appuient sur des analyses et des raisonnements objectifs.

Pour notre part, nous insistons sur la nécessité de profiter de nos avantages (nos actifs) avec un parc nucléaire qui est là, qui ne produit quasiment pas de CO2 et qui est compétitif. Avec ensuite un réseau de transport et de distribution très performants qui permettent une approche solidaire et efficace de la transition énergétique avec le potentiel de foisonnement tant sur la consommation que sur la production (contrainte des productions intermittentes).

C’est avec ces avantages « compétitifs » et des investissements dans le numérique et la montée en compétences des acteurs du monde de l’énergie que l’on atteindra VRAIMENT nos objectifs.

 

 

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