Eclairages sur l’avenir à court terme de l’hydroélectricité en France

On en a déjà parlé ici et on en beaucoup parlé dans le monde de l’énergie, la France a l’obligation (de la part des instances européennes)  de mettre en concurrence les concessions hydroélectriques dans l’hexagone et en complément de réduire la part concédée à EDF. La Commission Européenne juge en l’espèce qu’EDF est en situation de position dominante et que cela est constitutif d’une infraction.

Pour éviter tout contentieux et toute amende, le gouvernement français a donc récemment décidé de mettre en concurrence dans les 2 à 3 ans à venir un peu moins de 20% de parc hydroélectrique concédé.

Cela représente 4,3 GW de puissance installée. Le but est clairement de proposer à d’autres opérateurs qu’EDF d’assurer la gestion de ces installations et partant d’installer dans l’hexagone une forme de concurrence entre les différents opérateurs.

Cette première campagne de mise en concurrence a vocation à servir de « pilote » pour la mise en concurrence de l’ensemble du parc hydroélectrique soit 25 GW de capacité (l’équivalent d’une vingtaine de réacteurs nucléaires – sachant qu’un barrage ne produit pas toute l’année !).

Une audition du ministre Hulot et de ses deux secrétaires d’état en date du 14 février 2018 montre que le gouvernement, malgré les résistances locales et nationales, fera ce que la Commission attend.

Pour ce dossier comme pour d’autres, nous demandons que l’intérêt général prime. Et l’hydroélectricité est de ce point de vue particulière. Tout d’abord, la plupart des installations sont « déjà » payées. L’investissement pour maintenir les barrages sont importants mais les ouvrages existent et c’est bien ce qui aiguise les appétits. Ensuite, l’hydroélectricité est aujourd’hui la seule énergie renouvelable de masse qui soit flexible. Cette dimension est très importante car elle permet une mise à disposition d’énergie renouvelable sur le réseau à n’importe quel moment. Cette valeur doit rester un bénéfice pour la collectivité.