Le journal en ligne Contexte nous apprend que les évolutions légales et réglementaires qui doivent permettre à EDF de mettre en oeuvre son projet Hercule vont être votée très rapidement.

Tellement rapidement qu’elles ne feront l’objet d’aucun débat sur un projet de loi puisque ce sera très certainement des ordonnances.

Engager la refonte du système électrique français par ordonnances, on n’y avait même pas pensé. Franchement, sur les sujets énergétiques, les politiques, ça osent tout…

Après la fermeture administrative de Fessenheim (et les milliards de gâchés pour des arrangements politiques), après les biocarburants de Total avec de l’huile de palme qu’on fait venir d’Indonésie par bateaux propulsés au fioul), après l’hydrogène bleu qui n’est ni gris (issu du charbon) ni vert (issu d’énergie renouvelable comme le biogaz) mais issu du gaz russe, voilà les ordonnances sur la refonte complète du système électrique français.

Et cette refonte est issue de la réflexion de quelques dirigeants de premier plan d’EDF, pas tous très connaisseurs de la maison et moins encore du système électrique. A notre connaissance, les représentants des salariés au sein du groupe EDF dans son acceptation la plus large n’ont jamais été sollicités.

Comment en est-on arrivé là ? Evidemment, le dispositif ARENH d’accès au nucléaire historique à un prix très avantageux et sans aucune contrainte (on en « achète » si l’on veut ou pas si l’électricité est moins chère ailleurs, et tout cela sans aucune prise de risque industriel) pousse à faire évoluer la structure d’EDF pour passer sur une nouvelle régulation du nucléaire. Mais doit-on passer tout le reste par pertes et profits sans analyse préalable ?

Vingt ans après l’ouverture des marchés de l’énergie et l’ouverture du capital d’EDF et de Gaz de France, force est de constater que le bilan est très très discutable, et ça n’est pas parti pour s’arranger.