Le spécialiste des marchés de l’énergie en général et du pétrole en particulier, Francis Perrin, nous précise ce qui germait depuis quelques mois en France c’est à dire le bouleversement des modèles économiques des géants du pétrole.
On a eu coup sur coup deux annonces très « disruptives » de Total et de BP qui tendent à valider ces transformations radicales.
Écoutons tout d’abord BP qui vient d’annoncer la suppression de 10 000 emplois au sein du groupe d’ici la fin de l’année 2020 ! C’est 15% des effectifs totaux !
On pensait il y a encore quelques mois que les majors du pétrole étaient réputées très robuste, elles le sont sans doute mais pas autant qu’on l’avait imaginé. Même Patrick Pouyanné nous le dit en précisant que les majors du pétrole ne sont pas immortelles.
Et ce que nous dit Francis Perrin, c’est que la crise du Covid est très clairement un accélérateur de ces transformations. Le chercheur nous indique d’ailleurs que les entreprises du secteur vont être « chahutées » mais aussi les pays dépendant de ce secteur. C’est donc bien plus qu’une crise de la trésorerie ou un déséquilibre entre l’offre et la demande. C’est un basculement vers un nouveau produit : l’électricité.
Car on sera bien d’accord avec Francis Perrin, le vecteur de l’énergie de demain, ce sera d’abord l’électricité. Et cette transition, cette « disruption » du modèle économique des pétroliers ne pourra se faire que sur des temps longs. L’énergie dans son ensemble est sur des temps longs mais aussi sur des besoins en capitaux extrêmement importants.
Nul doute que BP et Total se sont engagés dans cette transformation qui doit leur permettre d’exister demain sur ce marché de l’électricité qui est en croissance et qui le restera, au contraire du marché du pétrole.
EDF, Engie mais aussi RTE, Enedis, à vos cahiers pour prendre en compte ce nouveau panorama.