Hier, nous abordions l’ARENH qui permet aux nouveaux fournisseurs d’électricité, plus vraiment des alternatifs tant ils sont capitalistiquement énormes (Total, Engie, Eni, …), de disposer du produit électricité sans risques, sans investissements capitalistiques et en plus à pas cher.
Magnifique exemple d’une concurrence pure et parfaite ! (sic)
Abordons maintenant la question du TURPE, le Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics de l’Electricité.
Le TURPE représente donc sur une facture d’électricité la partie relative à l’acheminement de l’électricité et doit, selon la loi, prendre en compte les coûts de l’acheminement et la politique énergétique nationale.
Ce Tarif ainsi que l’ensemble des prestations des gestionnaires de réseaux – au premier desquels on trouve Enedis et RTE – sont en toutes circonstances décidées, validées ou visées par le régulateur. Ce dernier s’assure donc que ce que chacun paye est en relation avec les coûts qu’il génère en cohérence avec les choix du pays sur son système électrique.
Or, et c’est le début du problème, les évolutions réglementaires autour des concepts de Communautés Energétiques Citoyennes, de Communautés Renouvelables, d’autoconsommation collective ou individuelle, donnent l’occasion aux opportunistes de vendre des solutions à certains consommateurs qui sont financées pour partie (une bonne partie) pour les d’autres consommateurs.
Typiquement, vous prenez un village qui décide de développer l’un de ces concepts de communauté, quel qu’il soit, et qui produit une partie de ce qu’il consomme. En général, ces démarches reposent sur des installations photovoltaïques mais qu’importe. La communauté va donc produire 30, 40% de ce qu’elle consomme, peut-être plus. Peut-être même que par moment, elle produira plus que ses besoins à des moments très particuliers comme le milieu d’après-midi avec beaucoup de soleil et très très peu de consommations. A d’autres moments par contre, en soirée typiquement, quand l’éclairage, l’électro-ménager, les appareils électroniques, etc. vont être utilisés en masse, les panneaux ou même les éoliennes du village si le vent est quasi nul ne produiront l’électricité nécessaire, il faudra la trouver ailleurs.
C’est là que le réseau électrique interconnecté prend toute sa valeur. Dans le premier cas, il permet de refouler le trop plein d’électricité produite, dans l’autre cas il permettra de compenser l’incapacité des moyens renouvelables à produire en fonction des besoins.
Et, c’est un point majeur, le réseau électrique sera peu ou prou le même pour cette communauté renouvelable que ce qu’il serait dans une situation comparable mais sans moyens de production locaux. En clair, les coûts sont les mêmes avec ou sans moyens de production renouvelable locaux.
Et c’est là que les opportunistes sortent du bois. Les promoteurs de ces solutions communautaires (Total, Engie ET MÊME EDF !!! avec une multitude de structures petites et moyennes) demandent, réclament que le TURPE qui est toujours présenté par eux comme une taxe (sic) soit sensiblement réduit pour les communautés.
Dans les communications les plus mensongères, les défenseurs de ces communautés vont même jusqu’à se dire autonome ou presque en énergie et qu’ils n’ont donc plus à payer de TURPE … alors qu’ils utilisent le réseau en secours comme ils le disent si bien, en assurance quasi permanente en fait et qu’ils souhaiteraient ne pas avoir à payer .
Et ce qu’ils ne paieraient pas, ce serait aux autres de le payer, parce qu’au bout, il faut bien que quelqu’un paye. Et les autres qui n’ont rien demandé, qui ne peuvent peut-être pas mettre en oeuvre ce type de communauté auraient à un subir une partie des coûts.
C’est trop !
En synthèse, nous ne sommes pas contre ces communautés si elles répondent à des attentes sociétales fortes mais nous ne validons pas l’idée selon laquelle ceux qui veulent des communautés énergétiques les mettent en oeuvre en facturant tout ou partie de leurs coûts à la société, aux autres consommateurs. Ce serait malhonnête.