On est clairement loin d’en avoir vu la fin mais on peut d’ores et déjà préciser les premiers impacts de la crise sanitaire due au Covid 19.
En l’espèce, Jacques Percebois et Boris Solier ont été les premiers à poser un regard économique sur cette crise.
Ils pointent 3 grands effets.
A court terme tout d’abord, ils observent une baisse sensible de la demande avec des effets induits sur les prix et sur la valeur boursière des entreprises du secteur.
Ensuite, ils anticipent des effets à long terme sur les investissements nécessaires tant pour disposer des moyens de production de demain (pour répondre à la demande) que pour mettre en oeuvre la transition énergétique telle que souhaitée par le politique.
Enfin, ils pointent les impacts collatéraux des évolutions sur les marchés du pétrole, du gaz qui vont inévitablement influencer le secteur électrique avec notamment le gaz dont le prix « month ahead » a baissé de plus de 30% avec à ce jour un MWh à moins de 9 €.
A tout cela qui est incontestable, nous souhaitons rajouter une analyse sur le système électrique lui-même et sur les choix qui vont devoir s’opérer après que le président d’EDF a lancé le projet Hercule.
La crise du Covid 19 nous montre à quel point les aspects de solidarité sont fondamentaux.
On peut énumérer à tous les niveaux :
- rester individuellement confiné pour ne pas mettre le corps médical excessivement en tension – limiter le flux des malades à hospitaliser pour rester dans ce que le système de santé peut absorber.
- déplacer des malades des endroits en extrême tension vers des hôpitaux moins sollicités.
- utiliser l’outil de production national pour fabriquer les masques, les gants, etc… nécessaires pour la protection des personnes les plus exposées.
- affecter les ressources dédiées à la gestion du réseau électriques en fonction des besoins.
Sur ce dernier point, j’appelle chacun à imaginer la situation à laquelle RTE et Enedis devraient faire face si un évènement climatique majeur (type Tempête) devait survenir.
Cette solidarité régionale qu’a mis en place Enedis – comme à chaque situation de crise – nous dit la nécessité de garder tout le bénéfice de l’organisation nationale du distributeur de l’électricité qu’est Enedis dans les réflexions sur la réorganisation du système. Le projet Hercule proposé initialement par EDF n’a à aucun moment prêté attention à l’acheminement de l’électricité. Cette crise sanitaire comme les crises climatiques nombreuses qu’on a connu nous impose de tirer toutes les leçons d’une quasi mise à l’arrêt.
Le système électrique national doit profiter d’un retour d’expérience sérieux sur la base de la performance du système, de sa résilience et de sa capacité à faire face à une crise inédite. Les comparaisons internationales seront également à faire sur ce point.
Nous prendrons notre part dans ce retour d’expérience au bénéfice des salariés et des consommateurs.