Alors qu’ils ne sont pas dans la même situation, l’un est sortant, l’autre pas, l’un est très bien placé pour gagner, l’autre pas, l’un est sans étiquette, l’autre pas, ils disent pourtant quasiment la même chose sur la question de la transition énergétique.
Sur le diagnostic d’abord, les mots employés par les deux candidats démontrent que la politique locale a clairement dans ses priorités la protection de l’environnement en général et la lutte contre le réchauffement climatique en particulier.
C’est à un tel point de volontarisme que les candidats disent leur volonté d’être labellisé Cit’Energie, label qui distingue les villes exemplaires dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Seulement, quand vient le temps des solutions, des engagements, on se retrouve avec un panel de réponses ou très peu efficaces ou pas pertinentes à l’échelle d’un territoire de la taille d’une agglomération.
On se rend compte très vite que les propositions des candidats sont plus consensuelles qu’efficientes. On promet, on propose à l’électeur des panneaux solaires en ombrière ou en accompagnement de l’habitat résidentiel. On s’engage sur des projets ambitieux de déploiement de bornes de recharge rapide pour véhicules électriques.
Installer des panneaux photovoltaïques dans une logique de développement de l’autonomie énergétique (électrique) locale sans pilotage nationale du mix de production mettra inévitablement la France en risque. RTE et Enedis ont cette responsabilité de nous assurer un équilibre permanent – nationalement comme localement – entre énergie disponible et énergie consommée. Si chaque territoire a la même stratégie, nul doute que chacune de ces zones géographiques va avoir besoin peu ou prou en même temps de compléments d’énergie, et là, cela ne fonctionnera plus. [Et le stockage est une pure illusion à date].
Par ailleurs, comme l’analyse scientifique le démontre, investir dans des panneaux solaires ne contribue en rien, en France, à réduire les émissions de gaz à effet. Et si l’on regarde le cycle de vie du panneau qui nécessite d’être construit avec des terres rares à l’extraction très émettrice de CO2, plus qu’ils sont fabriqués loin de chez nous, en Chine, et transportés par bateau au fioul. Sans parler de la nécessité absolue d’avoir des moyens de production complémentaires quand le soleil disparait derrière l’horizon. Et en cette matière, la seule réponse pertinente du marché est qui faut bruler du gaz.
Cf J.M. Jancovici
Bilan pas très positif, au contraire.
Sur les bornes de recharge rapide, la question qui se pose est celle du bon maillage. Objectivement, la question du bon maillage se résout en installant les bornes de façons pertinente c’est à dire là où l’accès au réseau est aisé et à coût maitrisé. Mais voilà, les candidats élus locaux sont très loin de se préoccuper de cet objectif global. On l’a déjà dit, la somme d’optimums locaux ne font pas un optimum global. En clair, si chaque collectivité y va de sa propre vision, on risque fort de faire gonfler la facture globale pour le réseau. En clair, si la commune de Saint Jean d’Illac décide d’installer une borne de recharge rapide avec un fort besoin d’investissement réseau alors qu’une telle borne peut être installée sur la commune de Mérignac, à quelques kilomètres de Saint Jean d’Illac et avec quasiment aucun surcoût réseau… la conclusion est vite faite.
En clair, les candidats aux élections municipales (et nous avons récupéré de nombreux programmes qui vont tous dans le sens énoncé dans ce document) ont très peu d’outils, de démarches crédibles et lisibles, pour lancer une politique bas-carbone à l’échelle de leur territoire.