La Gazette des Communes (Groupe Le Moniteur) nous rapporte les difficultés croissantes dans les relations entre EDF et Enedis d’un côté et les AODE (Autorités Organisatrices de la Distribution d’Energie), représentantes des collectivités locales de l’autre côté.
Or, la situation actuelle, bien que perfectible évidemment, est largement rassurante. Les performances du distributeur de l’électricité Enedis sont tout à fait remarquables si on les compare à celles de ses pairs. Les régulateurs Belges et Français ont réalisé récemment des benchmarks qui placent Enedis dans le peloton de tête des distributeurs.
Mais c’est surtout la capacité du système électrique français à garantir un accès à l’électricité aux mêmes conditions de prix pour l’ensemble des français qu’il faut saluer. La péréquation tarifaire doit être vue comme un atout pour le pays. La question territoriale largement étudiée par Christophe Guilluy et caractérisée par un abandon d’une partie du territoire national par les services publics et par une dégradation grandissante des infrastructures a encore aujourd’hui cette chance de pouvoir s’appuyer sur la péréquation tarifaire de l’électricité. Si elle devait être remise en cause, soyons certains que beaucoup de français seraient appelés à quitter les zones rurales eu égard au coût (et donc au prix) de l’accès à l’électricité.
Le risque est donc que les AODE, les élus locaux, remettent en cause l’organisation actuelle du système électrique avec un monopole accordé à Enedis pour gérer les réseaux de distribution. Mais ce n’est pas le principe du monopole qui est en jeu ou les performances de ce monopole, c’est la subordination d’Enedis à son actionnaire EDF et à l’état qui est pointée par les collectivités.
Le propos est cinglant (La Gazette des Communes):
Désillusions autour du nouveau modèle de contrat de concession électrique
Nous demandons ainsi à l’ensemble des parties prenantes liées à l’évolution du groupe EDF de ne rien faire qui mettrait en cause la péréquation tarifaire de l’électricité.