On a souvent entendu Jean-Marc Jancovici nous expliquer que le développement économique « à dérivée seconde positive » que l’humanité a connu ces deux derniers siècles a été directement corrélé à l’accès à l’énergie. C’est bien un accès à bon marché et dans des quantités quasi-illimitées aux énergies fossiles que cette croissance économiques a été permise.
Or, alors qu’on est selon Matthieu Auzaneau et beaucoup d’autres spécialistes en plein « peak oil » (maximum du volume extraction) tant sur les bassins arabo-persiques pour le pétrole conventionnel qu’au Canada sur les pétrole de schiste, nous souhaiterions aller vers la fameuse croissance verte.
Le Financial Times nous donne à réfléchir sur cette croissance verte. Tout d’abord sur la définition. La croissance verte, c’est continuer à consommer mais plus les mêmes choses. On serait sur de l’agriculture durable, du textile durable, de l’énergie renouvelable. Or, le FT nous rappelle tout bêtement que consommer VERT c’est toujours consommer.
Et le même FT nous dit, comme Jean-Marc Jancovici, que on ne peut concilier croissance et respect de l’environnement dans les schémas actuels.
L’exemple que l’on connait le mieux est celui du photovoltaïque ou de l’éolien.
Une éolienne, c’est plus de 500 tonnes de béton armé, de 50 tonnes d’acier et 50 tonnes de matériaux divers : composites, résines, etc.
Et tous ces matériaux nécessitent en amont beaucoup d’énergie pour l’extraction minière, la préparation thermique, le transport, etc.
Le raisonnement est globalement le même pour le photovoltaïque.
On est donc très loin de la neutralité carbone dans cet exemple de l’électricité renouvelable où ce qu’on appelle l’énergie grise cachée derrière l’éolien et le photovoltaïque peut être très importante.
La question fondamentale, et il serait dangereux de s’affranchir, repose bien sur la consommation. C’est Marc Halevy qui, très tôt, a alerté sur la dimension croissante de notre consommation.