On entend très souvent les gouvernements ou les observateurs vanter certaines trajectoires énergétiques nationales. Sauf que le système électrique européen est de plus en plus interconnecté et que ce n’est pas parce qu’on produit avec un mix électrique supposé exemplaire chez soi que sa consommation est bien calquée sur ce mix.
Un peu comme les batteries des véhicules électriques qui sont fabriquées pour l’essentiel en Asie, on réduit considérablement nos émissions de gaz à effet de serre [en France] avec l’usage de l’électricité mais on augmente sensiblement l’empreinte carbone de la voiture [électrique] compte tenu des émissions liées au process de fabrication de la voiture mais surtout des batteries.
Si on observe donc la production de l’électricité par pays et son évolution dans le temps, on apprend beaucoup du système électrique européen et de ses limites.
La vidéo de la chronique sur 2019 et sur l’ensemble de l’année qui vient de s’écouler est disponible ici sur YouTube .
Cette représentation animée montre très clairement que :
- la production d’électricité en France est très stable et très importante (au-delà des besoins)
- que la France joue à l’évidence un rôle de stabilisateur, d’amortisseur pour les autres pays dont la production est très instable et qui importe régulièrement de l’électricité électro-nucléaire française.
- que l’Allemagne a sans doute la plus grande amplitude entre la production minimale et la production maximale
Et cela suscite comme enseignement que :
- la France avec son parc nucléaire permet aux autres acteurs de réussir leur transition énergétique.
- que l’EnergieWende allemande est sans doute encore loin de ses objectifs avec un usage encore massif des combustibles fossiles (gaz et charbon).
- qu’il est urgent de travailler sur un système électrique Européen pour profiter à plein des possibilités du foisonnement sur la production comme sur la consommation.
Cette vidéo à elle seule casse bien des croyances et des mythes sur ce qu’est la transition énergétique en Europe et dans les pays membres.
Nous reviendrons demain sur le fameux « Green Deal » Européen en partant précisément des faits.