La précarité énergétique est un concept anglo-saxon maintenant bien intégré dans nos politiques publiques. On considère qu’un foyer est en précarité énergétique si les dépenses dédiées à l’énergie excèdent 10% des revenus.
Globalement, la précarité énergétique concerne toujours plus de personnes avec aujourd’hui 6,8 millions de personnes en situation de précarité énergétique.
Comme on l’a vu dans l’article précédent, l’augmentation importante des prix de l’électricité (mais aussi du gaz naturel) a mécaniquement eu tendance à augmenter les français en situation de précarité énergétique.
Mais au-delà de cette précarité d’ordre économique, l’émergence d’une précarité technologique va renforcer les préoccupations que nous devrons prendre en compte très prochainement.
Le marché de l’électricité a été ouvert à la concurrence il y a plus de 10 ans et on est aujourd’hui dans une situation assez stabilisée avec 3 acteurs majeurs (EDF, Engie, Total) et quelques dizaines d’opérateurs mineurs. Et à ce jour, les offres de fourniture sont essentiellement conçues et présentées en regard du Tarif Régulé de Vente Bleu.
On n’est donc pas dans la situation de maquis tarifaire qui s’est développé sur la téléphonie mobile et sur les offres ADSL et qui fait que de nombreux consommateurs disposent aujourd’hui d’offres aux rapports qualités prix très défavorables aux clients ou résolument inadaptées.
Pour l’électricité, la 4ème directive sur l’énergie et les règlements associés « installent » la tarification dynamique de l’électricité, soit un prix du kWh facturé aux clients corrélé au prix de marché de gros de l’électricité. De plus, les possibilités qu’offrent le compteur Linky pour développer de nouvelles offres de fourniture avec 10 index de comptage avec des pas de temps jusqu’à 30 minutes vont radicalement transformer les modalités « d’achat » de l’électricité.
On est donc face au risque d’une incapacité d’une partie des consommateurs à tirer profit de cette évolution dans la tarification de la fourniture de l’électricité. La complexité des nouvelles offres sera réelle même si elle permettra aux clients les plus actifs de tirer un bénéfice financier réel avec ces nouvelles offres.
Il faut donc réfléchir aux dispositifs qui permettront à la fois de protéger les clients en précarité énergétique mais aussi, et ce ne sont pas forcément les mêmes, proposer des solutions simples pour les consommateurs en risque de précarité technologique.