Suite à la dernière annonce sur le énième décalage dans le temps et les dérives financières associées pour Flamanville 3, le Ministre de l’Economie a demandé à Jean-Martin Foltz un audit a 360° sur ce projet d’EPR.
Après plusieurs semaines de travail et selon le rapport produit par Jean-Martin Foltz, le premier constat relève surtout de problèmes de compétences à tous les niveaux. De l’avant-projet à la conduite du projet et à la réalisation de l’ouvrage, surtout dans la gestion des prestataires externes par EDF.
Le point un peu troublant est d’entendre lors de la conférence de presse de présentation de l’audit le président d’EDF, J.B. Lévy, dire qu’il partage les conclusions de l’audit.
De notre côté, on a envie de dire que si FLA3 a été piloté dans son avant-projet et sa gouvernance comme l’a été Hercule, alors rien d’étonnant dans le constat d’échec pour Flamanville.
Plus largement, Jean Martin Foltz est un ancien élève de Polytechnique, comme Jean Bernard Lévy et nul doute qu’on restera dans l’esprit de camaraderie.
Il ne faudrait pas cependant que l’incompétence dans la gouvernance du projet énoncée dans le rapport d’audit ne porte que sur les exécutants. Comme nous l’avons dit s’agissant d’Hercule, confier un tel projet qui repose sur une bonne compréhension de l’histoire d’EDF, de ses métiers historiques et de sa culture de service public à un pilote qui a fait des sciences politiques et qui est dans l’entreprise depuis moins de 5 ans est une erreur. Les choix du président Lévy sont rarement discutés – parce que le président n’aime pas les discuter – et c’est bien lui qui porte in fine la responsabilité de l’entreprise.
Bizarrement, l’audit de Jean Martin Foltz conclut que la Direction d’EDF n’a pas failli et que l’EPR est le bon choix. On n’aurait pas parié là-dessus a priori.