La liste est longue des pays qui ont annoncé de sortir du nucléaire civil.
L’Allemagne évidemment mais aussi la Suisse, la Belgique et d’autres encore.
Nul doute que le nucléaire sera toujours une réponse moins pertinente que les économies d’énergie. Vous l’avez sans doute tous entendu : « le meilleur kWh est celui qu’on ne consomme pas. »
Mais, on ne peut pas raisonnablement imaginer ne plus consommer d’électricité.
Donc, si l’on revient au nucléaire, compte tenu des risques qu’il présente et des déchets qu’il produit, il est jugé préférable d’en sortir. C’est parfaitement entendable et c’est surtout politiquement rentable.
L’Allemagne par la voie d’Angela Merkel a décidé en mars 2011, dès l’accident de Fukushima, de sortir complètement du nucléaire. Mais voilà, pragmatisme ou cynisme, l’Allemagne (Angela Merkel) a tiré les bénéfices politiques de cette décision avec des ré-élections haut la main pour la chancelière MAIS avec une électricité dix fois plus émettrice de CO2 que la France- l’Allemagne a réduit sa part de nucléaire dans le mix mais pas du tout celle des fossiles. Pire, l’Allemagne consomme des quantités très importantes d’électricité nucléaire … française.
Pas très clair tout cela. Et il y a encore beaucoup à dire sur les risques de black out et sur l’utilisation à son bénéfice (de l’Allemagne) des interconnexions avec la France et la Pologne. C’est pas loin du cynisme.
La Belgique pour sa part a déclaré vouloir sortir du nucléaire en 2025 … et a dit vouloir accompagner (par des aides) les investisseurs qui s’engageraient dans les turbines à gaz ! On va aider la production d’électricité carbonnée ??? (ndlr : ce plan est loin de la mise en œuvre, tant techniquement que juridiquement).
La Suisse maintenant qui comme l’Allemagne a annoncé quitter le nucléaire en 2011 avec une cible autour de 2030. Il y a même eu une « votation » qui a validé largement ce scénario, qui a même recommandé de l’accélérer. Plus fort encore, la Suisse a réclamé par voie juridique la fermeture de Fessenheim… qui est en France !
Or, l’Office Fédéral de l’Energie vient de recommander la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires suisses pour la porter à 60 ans ! C’est là plutôt du pragmatisme. Un tiers de l’électricité Suisse est d’origine nucléaire et la Suisse, contrairement à l’Allemagne, ne souhaite vraiment pas compenser le nucléaire pas du charbon ou du gaz. La Suisse a également intégré les coûts et les risques de la production intermittente pour maintenir dans le mix des moyens de production pilotables.
On le voit, le sujet est fort complexe et le discours politique associé est très biaisé pour des questions électoralistes.
Mais on n’a pas fini d’en parler ;-).