Le Monde Diplomatique, plutôt au fait de la gouvernance Bruxelloise, nous dit sans détour et sans parabole que « l’envolée des prix est due à l’obsession européenne pour la concurrence » mais pire encore, c’est que cela était programmé.
Ce journal, sérieux au demeurant, nous dit que les instances européennes n’ont eu de cesse depuis les années 1980 de casser les monopoles. Pour ce faire, et votre serviteur (plus tout jeune) s’en souvient, on évoquait fin 80/début 90 l' »unbundling » : la séparation des activités de production, d’acheminement et de commercialisation.
Comme le dit l’article du Monde Diplo, et on le vit en ce moment : on casse en morceau ce qui faisait le service public. Concrètement, on développe la concurrence à l’aval sur la vente avec des résultats pas toujours flatteurs. On dit la développer à l’amont mais rien n’émerge vraiment tant l’hydroélectricité et le nucléaire dominent le jeu.
Enfin, on demande au métier qui reste de fait dans le giron de l’état, l’acheminement avec Enedis et RTE de faciliter, de favoriser le développement de la concurrence.
Cela fait juste presque 30 ans que les autorités Bruxelloises (d’inspiration Thatcherienne disons-le) se tuent à la tâche pour briser les monopoles. A l’heure d’aujourd’hui, on peut leur reconnaitre une véritable réussite.
Pour les plus intéressés, l’article du Monde Diplomatique est franchement très bien construit et vous pouvez le lire ici.
Mais nous allons poursuivre le raisonnement à l’aune des dernières « sorties » du ministre de la Transition Ecologique Goullet de Rugy . En effet, le ministre et ses équipes nous ont gratifié de deux « sorties » assez tonitruantes.
La première que nous avons commenté ici concernait la déclaration plutôt incendiaire du ministre sur la cause de l’augmentation de 6% environ du prix de l’électricité.
Sans commentaire.
La seconde sortie, du ministère, est pas mal non plus puisque ce dernier engage les clients du tarif Bleu (proposé par EDF seulement) à aller à la concurrence. Regardez la vidéo par ailleurs à la gloire du ministre.
Dingue.
C’est donc très clair, Bruxelles tout comme le ministère de l’Hôtel de Roquelaure, ont l’obsession de la libéralisation et de mettre fin au monopole, même si l’intérêt général doit y perdre.
C’est donc bien pour mettre fin à un système électrique national et à une culture d’entreprise que, depuis 30 ans, les politiques (au sens large) tapent sur EDF, RTE, Enedis et ses salariés.