Encore un télescopage intéressant dans l’actualité de l’électricité avec les effets pas toujours intuitifs de l’ouverture à la concurrence de ce marché.
La première information concerne l’augmentation du tarif réglementé Bleu d’environ 5,9% en moyenne dont la cause est principalement la mise en oeuvre de la concurrence sur la commercialisation de l’électricité.
La seconde information nous vient du Médiateur de l’Energie qui pointe la croissance constante des litiges entre les consommateurs et les fournisseurs, 37% de plus en 2 ans.
Pour rester sur cette analyse de la relation entre fournisseurs et consommateurs, le Médiateur de l’Energie met un carton rouge à ENI (le fournisseur Italien de gaz et d’électricité), et un carton jaune à Total Spring et à Engie.
Les natures de problème sont multiples mais la majorité des litiges portent sur la facturation (juste) et sur les pratiques de la vente (méthodes commerciales douteuses ou fausses promesses).
Et pour finir, le médiateur pointe la situation particulière des clients en situation de précarité où nous rajoutons la question de cette nouvelle forme de précarité liée au développement des nouvelles technologies qui ne va pas faciliter les relations entre consommateurs (pas très « technos ») et les fournisseurs.
L’autre information sur les méfaits de la concurrence sur le marché de l’électricité concerne le prix du tarif régulé Bleu. Ce tarif qui concerne aujourd’hui encore 25 millions de foyers doit donc augmenter en moyenne de 5,9% au 1er juin 2019.
En quelques mots, pourquoi le développement de la concurrence sur la vente de l’électricité provoque « de fait » une hausse du tarif régulé.
La loi NOME (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité) a mis en place le dispositif de l’ARENH (Accès Régulé à l’Electricité du Nucléaire Historique) mais avec une limite en volume réservé pour les fournisseurs alternatifs (100 TWh/an). Or, pour la première fois, le cumul des demandes d’ARENH par les fournisseurs alternatifs a dépassé les TWh sur l’année. Et, pour satisfaire au principe de contestabilité, EDF a l’obligation de fournir les commercialisateurs qui veulent se battre à armes égales avec les autres concurrents au prix de l’ARENH en compensant l’écart entre prix de marché et l’ARENH, sur ses propres deniers.
Pour avoir l’explication dite par la CRE, c’est ici.