La semaine dernière, la Commission Européenne a envoyé à l’état français une mise en demeure avec engagement d’une procédure d’infraction (sous peine d’amendes) sur cette question de l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques.
Cette mise en demeure porte sur 150 ouvrages (sur un total d’environ 400) qui doivent faire l’objet d’une mise en concurrence avant 2023.
Or, comme le dirait un ami cher travaillant à RTE, c’est encore cette obsession libérale qui est à l’œuvre.
En effet, on ne peut raisonnablement accuser les exploitants actuels, essentiellement EDF mais aussi Engie avec la Compagnie Nationale du Rhône notamment, de mal faire leur travail. Au contraire, les exploitants ont au fil du temps intégré leur activité dans un écosystème plus large où sont pris en compte les besoins en eau de l’agriculture, du tourisme et de la préservation des espèces sauvages.
On ouvre donc les concessions à la concurrence pour faire de la concurrence.
Pour tous ceux qui vivent les transformations du secteur électrique depuis longtemps, c’est une nouvelle fois l’occasion de dénoncer les dogmes et les approximations dans les décisions européennes.
Comme nous l’avons vu hier, les autorités européennes de régulation et de la concurrence ont mis la France sous contrainte pour que celle-ci dérégule le marché de l’électricité. Ses pires avatars sont l’ARENH (Accès Régulés à l’Energie Nucléaire Historique) – rien que le nom laissait augurer d’un mécanisme inefficace – et l’ouverture des concessions au marché (avec la possibilité a priori d’exclure EDF de certaines consultations … pour être sûr qu’EDF ne va pas emporter tout le « morceau ».
Cependant, les élus locaux, souvent très pragmatiques, voient dans cette mise en concurrence de l’exploitation des ouvrages hydroélectriques un réel risque et sont nombreux à dire leur réticence à aller dans ce sens.
A suivre…
Quelques références :
https://www.actu-environnement.com/ae/news/ouverture-concessions-hydroelectricite-barrage-30620.php4