Le site d’information anglais Quartz repris par L’Usine Nouvelle nous indique que le Royaume-Uni est pris dans un champ de contraintes qui fait se rencontrer :
- les lois du marché
- les engagements contractuels
- les ambitions sur la lutte contre le réchauffement climatique
La conséquence de cela est que le gouvernement du Royaume-Uni va payer des producteurs d’énergie électrique éolienne pour ne PAS produire.
Tout d’abord, regardons d’un peu plus près les contraintes qui imposent au Royaume-Uni de devoir prendre de tels engagements.
Les lois du marché
On le sait tous, les lois du marché permettent de faire se rencontrer une offre et une demande et de le faire sans fausser ce marché. Pour notre marché de l’électricité outre-manche, il doit y avoir correspondance stricte entre les quantités produites et les consommations (plus les pertes). Le marché doit donc permettre en temps réel cet ajustement entre production et consommation.
Les engagements contractuels
Pour qu’un investisseur se lance dans un projet, de parc éolien par exemple, il a besoin de connaître les débouchés de sa production. Typiquement, en France, c’est maintenant par des appels d’offres avec des contrats de rachat de l’électricité que les projets éoliens sortent de terre. Or, si le producteur doit, selon le contrat, produire une telle quantité d’énergie pour un prix fixé à l’avance mais que le besoin est nul et qu’il est impossible de stocker cette énergie, alors il faut payer même si l’on ne « prend » pas l’électricité.
Les ambitions sur la lutte contre le réchauffement climatique
Le Royaume-Uni a considérablement réduit ses émissions de gaz à effet de serre, principalement en éliminant le charbon de son mix électrique et c’est à noter et à valoriser. Pour atteindre ses objectifs dans la lutte contre le réchauffement climatique, Londres a surtout décidé de s’attaquer à la source du problème : les énergies fossiles. Le pays a ainsi décidé, outre d’éliminer le charbon, de tendre vers un mix électrique renouvelables/nucléaire, de contraindre les Britanniques à limiter l’usage de la voiture et d’améliorer significativement l’efficacité énergétique des bâtiments.
Au final, avec une consommation d’électricité en baisse, une production en hausse voire en nette hausse (quand il y a du vent dans les pales), des contrats de type « take or pay » [l’électricité doit être payée, qu’elle soit injectée ou non sur le réseau], le gouvernement britannique va devoir payer environ 1/2 milliards d’euros pour de l’électricité que le pays ne consommera pas.