Alors que la production d’électricité à base de charbon a augmenté de 3% dans le monde l’année dernière, alors que la consommation de gaz croit de façon soutenue, alors que le GIEC nous dit que l’alerte climatique est devant nous, avec une unité de temps de l’ordre de la décennie, alors que des retours d’expérience sérieux peuvent être faits, l’association Française Negawatt explique, A KATOWICE !, que la France devrait sortir rapidement du nucléaire car je cite « le nucléaire n’empêche pas les émissions de CO2 ».
Nous l’avons souvent dit, le nucléaire n’est pas une réponse absolue, le nucléaire n’est pas installé en France pour toujours, le nucléaire n’est pas la meilleure solution.
Mais nous le redisons, le parc électro-nucléaire français est aujourd’hui une opportunité pour réussir la transition énergétique avec des coûts maîtrisés tout en préservant la performance du système électrique.
Rappelons quelques faits (encore) :
- la France a un mix électrique très très bas carbone et comme elle n’est ni la Suisse ni la Norvège (très bien dotée en STEP – Barrages à transfert d’énergie par pompage), elle le doit essentiellement au nucléaire.
- Aucun territoire sur la planète, même les plus « motivés » comme les Canaries ou les îles du Pacifique, n’ont à ce jour (et de loin) réussi une transition énergétique sans multiplier par 4 environ les coûts de production de l’électricité.
- L’Allemagne qui a lancé son EnergieWende voilà presque 10 ans avec 350 milliards de soutiens financiers n’a pas réussi à ce que le pays puisse se passer de charbon et de lignite. Et l’Allemagne craint un black-out à compter de 2023… Le risque de l’intermittence.
En clair, la transition énergétique prendra du temps, nécessitera des innovations technologiques fortes sur le stockage de l’électricité et nous oblige à une forme d’humilité face au réchauffement climatique et aux moyens qui sont les nôtres. Toute notre énergie devrait être consacrée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le chantier est immense, principalement sur la mobilité et sur le traitement thermique des bâtiments.