Il y a une dizaine de jours seulement, le Président Macron nous annonçait sa volonté de développer la production d’électricité renouvelable ET d’approfondir la possibilité d’un nouveau nucléaire (moins cher et aussi sûr que l’EPR).
Et personne n’imaginait que quelques jours plus tard, l’ADEME allait prendre le contre-pied du président en nous expliquant que le 100 % électricité renouvelable est atteignable et cela à des conditions économiques maîtrisées.
L’ADEME commence donc par nous expliquer que le surcoût d’un mix électrique basé sur l’EPR serait de 39 milliards d’Euros pour le pays et précise que sur un prix de gros à 70 €/MWh, le nucléaire est et sera structurellement déficitaire.
De façon plus insidieuse, l’ADEME nous explique que si l’on maintient un parc nucléaire trop important par rapport à aujourd’hui, on ne crée pas les conditions d’une rentabilité des renouvelables. En gros, elle nous explique qu’il faut fermer plus fort et plus vite les réacteurs actuels …. pour que le développement des énergies renouvelables se fasse.
L’ADEME nous renvoie donc à ce paradoxe récurrent de la production d’électricité : les énergies renouvelables pour produire de électricité sont économiques et doivent remplacer le nucléaire MAIS ces mêmes énergies renouvelables à ce jour n’arrivent toujours pas à transformer la Corse et les DOM-TOM au 100 % renouvelable malgré les aides.
Notons également que l’Allemagne est loin du compte elle aussi.
Arrêtons de faire des promesses sur la base d’études particulièrement tronquées : pour l’ADEME, quid de la tenue à la puissance (MWh n’est pas MW !), quid de la qualité de fourniture (risque de black out), quid de la garantie des interconnexions (quand tout le monde compte sur tout le monde au même moment …) et quid du coût final (le vrai, pas celui de prévisionnistes militants).
Comme je le dis maintenant très régulièrement : c’est l’heure des retours d’expérience !