La semaine dernière a été inauguré le micro-réseau MASERA à Singapour (Microgrid for Affordable and Sustanable Electricity in Remore Area).

Ce démonstrateur porté par Enedis et son actionnaire EDF est un exemple très concret et très pertinent de ce que savent faire les spécialistes français de l’électricité sans que la France elle-même n’en éprouve vraiment le besoin (excepté les zones non inter-connectées, globalement les DOM TOM et la Corse).

Le démonstrateur MASERA associe donc EDF et sa filiale Zinium, spécialiste de la batterie Zinc-Air, Enedis pour la gestion de ce micro-réseau et quelques acteurs complémentaires sur le « vehicule to grid » (l’interconnexion entre le véhicule électrique et le réseau électrique) et le photovoltaïque.

Le montage de cette expérimentation est un « tantinet » complexe dans la mesure où Enedis ne peut intervenir en direct sur des actions de ce type. Enedis est contraint (par la Commission de Régulation de l’Energie et par l’exécutif) dans ses ambitions sur des réseaux innovants hors de l’hexagone. En clair, Enedis ne peut, sauf autorisation express de l’état et du régulateur) opérer ailleurs que sur la gestion du réseau de distribution de la France continentale. Quand on sait les compétences des spécialistes français des réseaux électriques et les besoins énormes des zones dépourvues d’un réseau électrique fiable (500 millions de personnes concernées environ), on se dit « quel gâchis ».

On reprendra à notre compte le propos d’Olivier Grabette (RTE, président de ThinkSmartgrids) :

« La France à un savoir faire unique sur l’ensemble de la chaîne de valeur smartgrids du transport, à la distribution qui inclut l’intégration des énergies renouvelables, le stockage mais aussi le micro grid aussi bien sur le continent que sur des îles »

MASERA doit être l’occasion de poser la question du développement des activités et des compétences des gestionnaires de réseaux Français… en France et partout ailleurs.