L’AFP nous informe, comme d’autres organes de presse, nous donne quelques informations (très crédibles) sur la dimension « nucléaire » de la prochaine Programmation Pluriannuelle de l’Energie.
On apprend surtout que le gouvernement devrait valider la construction de nouvelles installations nucléaires. Mais sous conditions !
Il est évident que les déboires de l’EPR de Flamanville (mais aussi celui de la tête de série en Finlande) ne plaident pas (du tout) pour parier sur le nucléaire dans notre politique énergétique bas-carbone.
Le gouvernement aurait donc mis EDF (qui incarne maintenant à lui seul la filière) face à ses responsabilités industrielles.
EDF doit donc à l’avenir être capable de construire des réacteurs sans dérive de coût de construction et avec un prix de production du MWh maîtrisé soit autour de 65 € du MWh.
On sait qu’EDF, avec Framatome, ont beaucoup perdu en compétences dans la mise en oeuvre. La maîtrise des concepts de la théorie des réacteurs à eau pressurisée est préservée mais le pilotage d’un tel chantier et les savoirs-faire dans la construction (béton, soudures, etc.) ne sont plus au même niveau de compétence que dans les années 1970-1980.
De plus, EDF a fait le choix de réacteurs de très grandes puissances, au-delà des 1600 MW soit 80% de plus que le premier palier (Fessemheim par exemple) qui était à 900 MW. Or, les outils de construction des EPR sont globalement les mêmes que ceux qu’on a utilisé pour les REP 900 MW. Soyons clair, ces outils dédiés à la fabrication des éléments d’un réacteur nucléaire ont forcément des limites dans la taille des composants.
Nous devrions donc entendre prochainement EDF sur des engagements concernant les coûts de fabrication et d’exploitation [ sans rien sacrifier à la sûreté ] des nouveaux réacteurs sans quoi l’avenir du nucléaire pourrait être réellement compromis.