On a souvent évoqué mais surtout on a souvent relayé les divers projets à 2035 ou à 2050 de territoires autonomes en électricité et 100% renouvelable.
Et on a souvent écrit que les premiers concernés, au sens où le besoin est réel pour ces territoires, sont les territoires insulaires.
Sur le continent européen, il nous semble économiquement très peu pertinent de rechercher l’autonomie, c’est en fait se priver de tous les bénéfices du foisonnement des consommations comme des productions mais aussi du partage (voire de la solidarité) des ressources entre les territoires.
Mais sur une île, l’histoire est toute autre avec historiquement des moyens de production de l’électricité massivement basés sur le fioul ou le charbon. Les iles ont historiquement une électricité extrêmement carbonée.
Les iles sont aujourd’hui résolument engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique car elles en seront les premières victimes avec la montée des eaux et avec des évènements météorologiques extrêmes.
Ainsi, les îles Samoa, d’abord connues par les fans de rugby, se sont engagées dans un projet d’autonomie électrique 100% renouvelables en misant sur des capacités massives de stockage de l’électricité.
Il ne faut pas se tromper, pour les territoires qui ne peuvent produire du renouvelable qu’avec des sources intermittentes (solaire, éolien), il n’y a pas de solution sans stockage … sauf si le vent souffle sans jamais s’arrêter …
Donc, pour revenir aux iles Samoa, elles importaient presque 100 000 tonnes de fioul pour produire l’électricité nécessaire aux 200 000 habitants.
Le projet, initié sur la seule île de Ta’u pour le moment, construit autour d’un réseau maintenant « intelligent », de sources photovoltaïques et éoliennes et du concours de Tesla avec une solution globale smartgrid+stockage proposée par la société d’Elon Musk est aujourd’hui pleinement opérationnel. L’énergie stockée peut atteindre environ 1,3 MWh pour une puissance maximum de 300 kW.
Ce qui est sûr, c’est que ce type de projet, même avec un coût de stockage élevé est forcément vertueux pour l’environnement dans la mesure où il évite de facto la combustion de milliers de tonnes de fioul.
A quand ce type de démarches pour les îles françaises non-interconnectées.