L’organisation de coopération des régulateurs européens (ACER) a présenté cette semaine au Parlement Européen la nécessité de développer les interconnexions au niveau européen et d’améliorer la sécurité du système électrique européen.
En clair, les régulateurs qui sont à la fois remarquablement compétents (je le pense sincèrement) et en théorie garant de l’intérêt général nous disent qu’il faut investir pour avoir un meilleur réseau européen. Comme on dit de façon imagée, il faut une « plaque de cuivre » européenne afin que ce qui est produit en électricité à un point A puisse être consommé en un point B. Ceci en profitant des meilleures ressources disponibles au point A (soleil, vent, eau) et en s’efforçant de réduire la distance à parcourir pour limiter les pertes Joules.
C’est par ailleurs ce que la France a mis en oeuvre à l’échelle du pays, après 1945, pour faire de la France métropolitaine une belle « plaque de cuivre » (excepté pour partie la Bretagne et l’extrême sud-est).
Voilà pour le global et nous validons l’analyse de l’ACER qui milite pour une meilleure intégration européenne … au bénéfice de tous les européens.
Mais le paradoxe est que dans le même temps on veut du local. On veut de l’autonomie. Pas plus tard qu’il y a quelques jours, le journal de 13h de France 2 regardé par des millions de français nous dit :
Correns est également énergétiquement autonome, grâce aux 4 000 m2 de panneaux solaires. En trente ans, sa population a doublé, signe d’un village devenu un modèle en termes de développement durable.
Pour ceux qui veulent la preuve : c’est ici !
Et quelle région, quelle métropole, quel village aujourd’hui n’a pas entendu ce type de message et ne se dit pas : je vais en faire autant. Et l’argent public est ainsi massivement investi dans des solutions locales …. alors qu’on met également de l’argent public pour développer le global…
A l’image de ce que présente France 2 avec le village de Correns, arrêtons de penser que la question énergétique est toute simple et posons-nous pour trouver les meilleures solutions par rapport au climat et par rapport à l’efficacité économique de notre système électrique.
C’était un billet d’humeur écrit trop rapidement sans doute, nous y reviendrons avec plus de « profondeur ».