Ces derniers jours n’ont pas donné l’image d’une industrie nucléaire vraiment maitrisée.
Tout d’abord, l’ASN, l’autorité de sûreté du nucléaire (l’instance compétente pour juger du fonctionnement sécurisé d’un réacteur) a déclaré en début de semaine
que les écarts constatés traduisent une défaillance de la surveillance réalisée par EDF sur certaines activités du chantier du réacteur EPR de Flamanville.
Ce propos de l’ASN laisse présager d’une nouvelle augmentation de la facture mais aussi de potentiels délais supplémentaires. EDF est en discussion avec l’ASN sur une analyse plus approfondie des soudures à l’origine des inquiétudes de l’autorité de sûreté mais ce différent a forcément un impact sur le déroulement du chantier.
Et dans le même temps, on apprend que le réacteur EPR d’Olkiluoto en Finlande devra sans doute attendre encore un peu plus pour être mis en service. En effet, l’opérateur TVO et le consortium AREVA-Siemens (contractant du projet) ont a priori acté d’un retard supplémentaire de 6 mois. Ce retard probable n’est pas neutre car TVO et Areva-Siemens on acté d’un dispositif de bonus-malus de plusieurs centaines de millions d’euros corrélé au respect du planning.
L’EPR tel qu’il a été conçu pour Olkiluoto, Flamanville et Taishan est donc aujourd’hui un problème pour le nucléaire français. A quelques jours des premières annonces sur la PPE, la question du nouveau nucléaire est posée. La France aura besoin d’une production pilotable (à terme à hauteur de 50% du mix environ) et soit ce sera du fossile comme l’Allemagne soit du nucléaire (la France n’est ni la Norvège avec l’hydroélectricité ni la Finlande avec la géothermie).