L’ARENH, l’accès régulé à l’énergie nucléaire historique, est le nom d’un mécanisme unique au monde qui impose à EDF de vendre une partie de sa production nucléaire (hors nouveaux réacteurs), environ un quart de la production nucléaire totale, à ses concurrents et à un prix fixé par les services de l’état.
Ce nucléaire historique, « historiquement » propriété de la nation et de ses citoyens, fait l’objet d’une véritable bataille commerciale entre EDF (par construction), Engie et Total.
L’ARENH qu’EDF doit proposer à ses concurrents est à un prix fixe de 42 Euros/MWh. Or, à l’heure ou votre serviteur écrit ces lignes, le prix de marché est à environ 72 Euros/MWh. Pas besoin d’avoir fait HEC pour se dire qu’il y a du « beurre à se faire »… pardonnez l’expression.
Pire, certains vont jusqu’à acheter de l’ARENH à 42 €/MWh non pas pour leurs clients mais pour le revendre à 72 par exemple. Il y a donc bien le beurre et l’argent du beurre. Ce type de commercialisateur qui a accès à l’ARENH pour, comme l’imaginait le législateur avec la loi NOME, concurrencer EDF Commerce ne fait même pas cet effort … il fait du trading … et beaucoup d’argent sans grand risque et sans répondre à l’esprit de la loi.
Et pire encore, la loi NOME pointait clairement la nécessité d’aider les fournisseurs alternatifs (les petits qui souhaitaient concurrencer EDF). Or, après le rachat de Powéo par Direct Energie et le rachat de ce dernier par Total, ce n’est plus des petits qui sont aidés, c’est la 24ème entreprise mondiale (selon Forbes).
En clair, l’actif initialement propriété des citoyens vient maintenant alimenter les profits de Total !
Et pour couronner le tout, Total n’a pas hésité à réclamer avec d’autres géants du gaz et du pétrole (Engie, Eni) plus d’ARENH (2 fois plus ?).
La question in fine n’est pas de savoir s’il faut sauver le soldat EDF comme le disent le sourire aux lèvres les représentants de Total et consorts mais bien de faire que la valeur de l’électricité nucléaire ne soit pas captée par ces super compagnies aux détriments des citoyens qui ont contribué à son financement.
Unique au monde, unique au monde… Il ne fait pas exagérer. PDVSA et Saudi Aramco ont un régime assez similaire
J’aimeJ’aime
Le Venezuela et l’Arabie saoudite n’ont pas vraiment le même mécanisme dans le même environnement réglementaire et commercial. L’Arenh n’a à mon sens pas d’équivalent quant à son mécanisme et l’environnement dans lequel il s’applique. Merci pour votre retour.
J’aimeJ’aime