Il y a quelques semaines, dans l’environnement de la Commission Européenne, on m’a dit : « attention que le rêve du renouvelable ne tourne pas au cauchemar ».
Ce que voulait dire cette personne était que le prix à payer pour atteindre les objectifs que l’Europe se fixe en termes de mix de production de l’électricité peut, pour certains pays, être exorbitant.
Le rapport Pompili sur le nucléaire précise les questions soulevées par la sûreté des réacteurs, la performance économique du nucléaire et les questions d’emplois. Le rapport est présenté par certains comme étant « à charge » vis à vis de la filière nucléaire – EDF en un mot.
La légitimité des députés à investiguer le domaine de l’énergie est évidemment indiscutable – et nous avions demandé, en vain- à participer aux travaux de l’assemblée.
Le problème, soulevé par notamment le journal l’Opinion, est que rien de cette nature n’a été engagé, pas même imaginé, par les représentants de la nation sur la production énergie électrique renouvelable.
Et pourtant,
Quel bilan environnemental du photovoltaïque ? on préfère ne pas trop l’évoquer.
Quel performance économique de l’éolien ? on nous assène que cette source d’électricité est devenue bon marché … on est en effet au même ordre de prix que ce qu’EDF promet pour l’EPR de Flamanville, mais quand il y a du vent ! En gros, l’éolien, comme le photovoltaïque sont parait-il compétitif voire très compétitif mais ils ne produisent que le tiers du temps. C’est donc intéressant 1 jour sur 3, pour les deux autres, personne n’en parle.
En corolaire, rappelons que la cour des comptes a alerté, dénoncé, les coûts de cette vision plutôt idéologique qui vise à couvrir le pays d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. Attention, ni la cour des comptes ni nous mêmes ne remettons en cause le développement des énergies renouvelables, mais il faut le faire justement sans idéologie. En l’espèce, nous sommes comme beaucoup dans l’attente d’un prix du CO2 cohérent avec les objectifs de l’accord de Paris et surtout justifié par rapport au réchauffement climatique qui se « voit » chaque jour un peu plus.
Un objectif de réduction des émissions de CO2 est porteur de sens. Une augmentation de la part des énergies renouvelables sans s’intéresser aux coûts de l’intermittence, de la capacité (du marché du même nom) et aux aides publiques nécessaires à cet objectif est plutôt insensée.
Et pour finir, l’impact de ces choix sur les filières industrielles françaises doit être considérée au premier rang. Bientôt, le problème de l’intermittence pour l’industrie ne sera plus un problème, on n’aura plus d’industrie.