Alors que le débat sur le projet de loi sur les « fake news » est engagé, petit florilège sur l’énergie

Avec ce débat qui s’engage, nous en profitons pour vous faire part de 3 jolis exemples de fausses informations, ou d’omissions coupables.

On a comme informations intéressantes :

  1. les trains aux Pays-bas
  2. la ville de Marmagne
  3. la ville de Treuenbrietzen en Allemagne

Commençons donc par le ferroviaire au Pays-Bas où on nous dit mot pour mot que « tous les trains sont propulsés par le vent ».

Rassurez-vous, ils n’ont pas équipé les trains avec des voiles, la compagnie de chemins de fer a fait l’acquisition de parcs éoliens et nos « informateurs » concluent que tous les trains sont alimentés par de l’énergie éolienne.

Nous pointons ici une « fausse information » dans la mesure où nous ne croyons pas au fait qu’il y a TOUJOURS du vent dans les pales de telle sorte que la production d’électricité soit suffisante, en permanence, pour faire avancer tous les trains. Ce dont on parle ici est que la compagnie ferroviaire produit plus d’électricité renouvelable qu’elle ne consomme d’électricité pour faire avancer ses trains. On est sur un bilan. Il est évident que le vent fait défaut par moment et que les trains consomment une électricité plus « conventionnelle ».

Mais si vous faites une recherche sur Google avec « train pays-bas 100 renouvelable », vous verrez une reprise de cette information par de très nombreux médias et tous nous laissent croire que les trains n’avancent qu’avec l’énergie éolienne de la compagnie. Nous doutons énormément…

Viens ensuite l’exemple de Smart Marmagne qui dit vouloir donner à la ville de Marmagne l’opportunité de l’autonomie énergétique. Considérons donc que Marmagne est une ile, qu’elle n’est pas interconnectée avec les autres territoires et on nous dit à partir de là que c’est un exemple d’une transition énergétique réussie. Ainsi, cette commune de Marmagne, dans le département du Cher, n’imagine pas qu’il est pertinent de consommer l’électricité produite par des éoliennes sur le littoral Atlantique … pour réussir la transition énergétique. Non, on nous affirme qu’il est préférable que chaque territoire se considère comme une ile et que cela ira mieux pour l’environnement. Ce sera mieux pour Vinci Energies, ça c’est sûr.

C’est la négation de la logique de foisonnement que la France a pu installer, logique qui dit qu’on met dans le même pot toute la production d’électricité pour que ce pot commun puisse alimenter tous les territoires. Pour ceux qui ont compris la contrainte de l’électricité qui étant non stockable doit être en équilibre permanent entre production et consommation… sans parler de la capacité à différencier un électron renouvelable et un électron qui ne l’est pas.

Le-debat-national-sur-la-transition-energetique-s-engage-mal_article_main

Pourquoi ne pas aller jusqu’à des systèmes électriques individualisés (chaque individu produit ce qu’il consomme et réciproquement) ? Sans blaguer, certains le souhaitent.

Le troisième exemple est celui de la ville allemande de Treuenbrietzen où on nous explique que l’énergie consommée dans cette commune est totalement locale et renouvelable (éolien, photovoltaïque et biomasse). Que l’électricité produite est dans cette commune 40% moins cher qu’ailleurs en Europe (sic) et qu’en plus, la collectivité gagne de l’argent car elle exporte ses excédents.

Nous sommes pour le moins dubitatif …

Prenons l’exemple de l’île de Hierro aux Canaries, déjà évoqué ici, qui a profité d’aides à hauteur de 80 millions d’euros pour permettre à 11 000 habitants d’être quasi-autonomes et 100% renouvelables. Sachant que sur cette île, il y a du vent, du soleil et que les aides ont permis de construire une STEP (barrage hydroélectrique avec stockage de l’énergie), ils n’ont pour l’instant que réussit à atteindre les 80 % d’autonomie avec renouvelable (le reste est assuré par du fioul).

 

Notre conclusion est que le débat sur la transition énergétique n’est pas vraiment en ligne avec l’idée de communiquer des informations vérifiées.

Dommage.

 

Une réflexion au sujet de « Alors que le débat sur le projet de loi sur les « fake news » est engagé, petit florilège sur l’énergie »

  1. J’aime beaucoup ton honnêteté intellectuelle et ta culture scientifique qui fait appel au doute. Je dirais pour ma part, comme Hume, que nous pouvons avoir une « certitude raisonnable » que l’information est biaisée et probablement incomplète, et donc qu’elle peut être interprétée comme fausse. Est-ce volontaire de la part des « informateurs » ou bien est-ce un enthousiasme incontrôlé ? Je dirais sans aucun doute raisonnable, pour le coup, les deux.

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