Dans le monde des énergies renouvelables, un amendement qui fait débat

En effet, le gouvernement a déposé un amendement qui autorise de revoir les attributions d’appels d’offres pour l’éolien offshore.

Si l’on suit le gouvernement dans sa réflexion, cela consiste à pouvoir reconsidérer le résultat de la négociation au terme des procédures administratives relatives à ces projets. Autrement dit, un parc éolien offshore peut être attribué à l’issue d’un appel d’offre mais il peut après un certain temps de procédure être modifié dans son contenu voire annulé. Toujours du point de vue de l’état, les conditions d’attribution ont été définies avec notamment des conditions de coûts et de prix de rachat qui sont aujourd’hui « hors marché », le prix de rachat de l’électricité notamment initialement conclu étant bien supérieur au prix de production de l’éolien offshore d’aujourd’hui.

De l’autre côté du terrain de jeu, on est très énervé. Le SER, syndicat des énergies renouvelables (le lobby du secteur), s’insurge de cette possibilité de remettre en cause les termes du contrat initialement conclu. Engie s’est également élevé contre cela.

Vu de notre côté maintenant, en regardant sans passion le débat, on est face à un problème qui nous rappelle le photovoltaïque à ses débuts. Quand une technologie est encore en pleine évolution et que ses prix de revient (et la rentabilité associée) évolue bien plus vite que le temps de l’administration, on crée des situations de rente.

L’éolien offshore voit clairement son prix de production de l’électricité baisser et de façon significative. Or, les appels d’offres dont on parle ici (ceux qui sont à l’origine de cet amendement) ont été menés et conclus entre 2012 et 2014. Et selon nous, si ces parcs en éolien offshore sont rémunérés selon les termes initiaux, il ne fait aucun doute qu’il ne faut pas les construire et en reconsidérer d’autres, aux conditions d’aujourd’hui. Parce qu’en fait, la différence de prix, qui à coup sûr enrichira Engie et tous ses confrères du SER, c’est la collectivité qui la paiera.

Par contre, le temps administratif est clairement l’un des ennemis de la transition énergétique. On le voit ici avec l’éolien offshore, on le voit différemment par un défaut d’engagement de l’administration sur le comptage communicant.

In fine, avec des technologies émergentes, il faut de la sécurité pour ceux qui les mettent en oeuvre mais il faut de la souplesse pour que cela ne correspondante pas à une rente abusive.

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