On a appris hier que RWE doit associer (montage pas encore très clair avec échanges d’actifs) sa filiale Innogy (qu’il possède à hauteur de presque 77%) au groupe E.On.

Nul doute que l’on vise derrière ce montage la création d’un géant allemand des énergies renouvelables.

Le monde de l’énergie en Allemagne vit depuis 2011 un profond bouleversement. C’est à cette époque que la Chancelière Angela Merkel a soudainement imposé la sortie du nucléaire, après l’accident de Fukushima.

Le dernier épisode de cette énorme transition est donc l’arrivée d’un géant du renouvelable. De par le montage encore un peu flou, RWE deviendra le leader de l’énergie verte, et plus largement de la production électrique tandis que E.On serait l’acteur majeur des réseaux et des services dans l’électricité.

Pour autant, il y aurait des participations croisées entre les deux géants.

On peut s’arrêter une seconde sur ce dernier point. On ne comprendra pas bien pourquoi les autorités européennes dépensent tant d’énergie à casser la position dominante d’EDF en France si dans le même temps, elle autorise l’organisation des situations de position dominante en Allemagne.

Enfin, nous n’aurons pas la prétention d’être des financiers de haut vol. Cependant, on a le sentiment qu’on est là dans une opération financière complexe dans un business où beaucoup d’argent public est investi pour le développement des énergies renouvelables. Et on se demande si une telle opération va servir l’économie réelle (les emplois) et la transition énergétique (une électricité bas carbone). On craint qu’elle ne serve d’abord des intérêts financiers particuliers.