En effet, dans l’énergie et dans cette période de profonde transformation en particulier, il est important de douter, de ne pas s’arrêter à quelques idées reçues ou arguments simplistes.
Je vais tout d’abord partir du discours d’un fervent défenseur de l’environnement, candidat au poste de Gouverneur de la Californie (élections en nov. 2018), Michael Shellenberger, qui témoigne de la nécessité de toujours se questionner et de questionner le système (énergétique en l’occurrence).
Que nous dit-il ?
Tout d’abord que l’image d’une transition énergétique qui réduit la pollution, qui crée des emplois, qui sécurise les approvisionnements est souvent une image en trompe l’œil. Pour étayer son propos, il s’appuie sur la situation comparée de la France et de l’Allemagne. Et au travers de 3 critères [ les coûts, la performance, la réduction de l’impact environnemental], il nous donne l’occasion de regarder les choses différemment.
Plutôt que de vous en faire une transcription ici, je vous propose de le regarder, de l’écouter ici en VO sous-titrée en français. C’est très intéressant croyez moi.
[ Si vous ne pouvez pas le faire à cause des firewalls d’entreprise, regardez la vidéo chez vous, ça vaut vraiment le coup ]
Je vais maintenant donner un peu de corps aux propos de Michael Shellenberger en m’appuyant sur un test grandeur nature d’une transition énergétique ambitieuse et avec des moyens en conséquence.
L’une des Iles de l’archipel des Canaries El Hierro, a fait un pari audacieux, celui de disposer d’une énergie 100% renouvelable.
L’idée est très intéressante, le projet tout autant puisqu’il permet d’aller au-delà de l’idée et de répondre aux doutes que peut avoir … ou d’en créer d’autres.
A la base, le système par du principe incontestable qu’il faut produire, ici avec de l’éolien, mais aussi stocker pour pouvoir équilibrer l’énergie injectée sur le réseau et l’énergie soutirée sur ce même réseau par les différents consommateurs. Cela correspond aux besoins de flexibilité, la consommation ne peut être à chaque seconde en phase avec la production quand celle-ci dépend des conditions météorologiques.
A El Hierro, on a ainsi fait le choix d’un système Eolien/Hydroélectrique. L’installation hydroélectrique (STEP : Station de transfert d’énergie par pompage) a vocation à assurer la flexibilité.
A l’heure des bilans, le dispositif a été capable de produire jusqu’à 80% des besoins en électricité lors du mois de juillet 2017 mais quasiment 0% début mai ou fin novembre de cette même année. En synthèse, on a investi pour être en capacité de répondre à la demande d’électricité avec 100% de renouvelable, et c’est très bien. Mais il a été également nécessaire de disposer d’un parc de production en thermique classique (fioul) qui puisse répondre à 100% de la demande. C’est un double parc de production avec au final 40% de renouvelable consommé sur l’année.
On est donc encore loin, 4 ans après le lancement du projet, d’avoir atteint l’objectif. Selon certains, il est même inatteignable.
En espérant vous avoir donné l’envie de douter…
A quand des microcentrales nucléaires en autoconsommation ? Quelques cours de physique et hop on peut même la faire soi-même : https://m.youtube.com/watch?v=-tAsHGFA-74
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