Donnons tout d’abord une définition à l’effacement. S’effacer sur un réseau électrique consiste à réduire ou à interrompre sa consommation lorsqu’on reçoit le signal de demande d’effacement.

Par cette action, on permet au système électrique de rester équilibré sans faire appel à des moyens de production supplémentaires.

Cette contribution à l’équilibre des réseaux est très puissante. Elle est très efficace économiquement, elle l’est plus encore du point de vue de l’environnement et elle fait du consommateur final un acteur du marché de l’électricité.

Les premiers dispositifs d’effacement connus du grand public en France étaient EJP et TEMPO. L’émergence des réseaux intelligents, du big data, des objets connectés et de l’internet mobile font apparaître de réelles opportunités sur ces actions d’effacement.

De plus, l’émergence indiscutable des énergies renouvelables  et de l’intermittence qui va avec donne encore plus de sens et de valeur au développement de l’effacement.

En plus, si on compare l’effacement à la mise en service de moyens de production complémentaire pour répondre à l’exigence d’équilibrage du réseau, l’effacement a un effet immédiat (très important pour RTE) que ne propose pas toutes les centrales électriques – excepté l’hydraulique … quand il y a de l’eau dans les barrages.

Le gouvernement l’a manifestement bien compris puisqu’il inscrit dans la PPE (Politiques Pluriannuelles de l’Energie) des ambitions fortes sur l’effacement avec 5 à 6 GW d’effacement à disposition d’ici 2023 (le double de ce dont on dispose aujourd’hui).

Pour atteindre un tel niveau, il faut valoriser les effacements à l’identique du coût complet de la dernière centrale que l’on démarre quand il faut conserver l’équilibre. Avec un prix du C02 digne des ambitions de la COP21, cela nous amènerai à plus de 100 € /kW/an selon l’ADEME. Ce chiffre est très crédible voire encore sous-évalué.

Développer ce marché de l’effacement n’est clairement pas simple mais tous les ingrédients sont là pour que l’on réussisse.