Commençons par un graphique publié il y a quelques jours par le journal Le Monde (sources Eurostat) pour parler du prix de l’électricité en France
Et selon la CRE, ce prix de l’électricité est ventilé en moyenne ainsi :
- 36 % pour le fournisseur
- 29 % pour RTE et Enedis
- … 35 % de taxes !
Pour revenir sur le graphique, en 10 ans, depuis l’ouverture complète du marché de l’électricité, le prix de l’électricité a augmenté de façon modérée en France comme en Europe et la France reste parmi les principaux pays de l’Union comme le plus compétitif.
Deux questions se posent a minima :
- Pourquoi les prix ne baissent-ils pas (comme on l’a connu dans les télécoms) ?
- Pourquoi la France a les prix les plus bas alors qu’elle a le marché le plus verrouillé en Europe ?
Sans être catégorique sur les réponses, nous allons donner quelques pistes et quelques repères pour vous aider à vous forger votre avis.
Tout d’abord, il y a le prix de production du produit, l’électricité. Depuis 2010 et la promulgation de la Loi NOME, chaque fournisseur s’approvisionne en électricité globalement au même prix. Sans rentrer dans les détails, le dispositif ARENH quand les prix de gros sont au delà des 42€/MWh ou, comme depuis deux ans, avec le prix du marché (35€/MWh environ), tous les fournisseurs ont un même coût d’approvisionnement.
En France, c’est clairement le nucléaire puis l’hydraulique qui permettent la compétitivité des prix sur les approvisionnements en électricité.
Ensuite il y a l’acheminement. A ce sujet, la France est très performante comparativement à l’Allemagne par exemple. Rappelons à ce sujet que l’Allemagne a plus de 900 distributeurs alors qu’en France, on a un « gros » distributeur et quelques régies locales. Cette organisation très centralisée mais probablement très efficace. Cette efficacité tient au fait que l’électricité ne se stockant pas, les foisonnements entre consommateurs mais aussi entre producteurs sont gages d’efficience pour les responsables de l’acheminement.
En substance, les taxes évidemment ne peuvent être sources de baisses de prix (évidemment …). La production d’électricité – qui n’a jamais fait l’objet d’un monopole réglementaire – ne permet pas aux commercialisateurs de faire jouer la concurrence. L’acheminement qui est payé à l’identique par tous les fournisseurs est en comparaison à d’autres pays européens à un prix très compétitif -grâce à son organisation.
Il reste les coûts de gestion. Ils peuvent évidemment être sources de compétitivité mais jamais dans des proportions telles que dans les télécoms.
A vous de prolonger l’analyse.