Le démantèlement est un peu tout à la fois, du court et du long terme, un coût mais aussi un investissement, un véritable objet économique et une polémique politique.

Commençons par la controverse sur le coût du démantèlement du parc électro-nucléaire français. Un récent rapport parlementaire sur la faisabilité technique et financière des installations nucléaires de base (hors militaire) pointe les charges sous-évaluées par EDF.

La déconstruction des 58 réacteurs du parc nucléaire en activité n’est pas encore planifiée. Il y a ensuite 9 réacteurs en arrêt dont le démantèlement est engagé et 3 autres (dont superphénix) aux traitements spécifiques. C’est donc maintenant et c’est pour longtemps.

Le président d’EDF a estimé la facture globale à 60 milliards d’euros. Selon les chiffres cités dans le rapport en question, EDF avait provisionné 22,2 milliards d’euros au 30 juin 2016.

Lorsque l’on parle de polémique, on évoque bien sur les débats sans fin sur les coûts, le retour d’expérience est faible et les chiffrages difficiles. Cependant, l’Allemagne a des chiffrages plus élevés qui amènent les parlementaires à retenir un coût complet de 75,5 milliards d’euros soit 25% de plus que ce que prévoit EDF. Le débat porte ici sur le bénéfice d’un effet de série plus important qu’imaginé par les parlementaires …

Au-delà du coût, la faisabilité technique est aussi source de polémiques.

On touche là à la question du risque et de l’opportunité.

Le démantèlement est évidemment source de coûts très importants (on vient de le voir) mais c’est aussi une véritable opportunité de développement pour demain. Pour autant, les technologies à travers le monde ne sont pas toutes identiques et de fait les techniques de démantèlement seront à adapter. Pour la filière, pour EDF, Areva et les autres, c’est clairement le moment de se structurer.