Quand on ne veut pas se donner les moyens de son ambition : l’exemple de l’autoconsommation électrique et du TURPE

L’ambition de beaucoup de Français, d’Européens, qu’ils soient consommateurs finaux ou décideurs politiques est d’encourager la production d’électricité pour soi même.

Ainsi, un particulier, un agriculteur, un maire peuvent aujourd’hui tant juridiquement qu’économiquement réaliser cette ambition. Leurs installations pourront produire l’électricité dont ils ont besoin mais ils pourront aussi injecter sur le réseau les surplus d’électricité produite.

Le célèbre cabinet OpinionWay a témoigné de cet engouement avec un sondage réalisé il y a quelques mois que 47% des français songeait à investir dans des panneaux solaires pour leur propre consommation.

Or, hier 11 mai 2017, la respectable union des consommateurs UFC Que Choisir nous faisait part de son intervention auprès du Conseil d’Etat pour soutenir la Commission de Régulation de l’Energie dans la procédure engagée par Enedis. En effet, Enedis a sollicité le Conseil d’Etat pour, grosso modo, faire que le TURPE lui permette de faire face aux investissements liés à la transition énergétique … dont l’autoconsommation.

Si des habitations aujourd’hui soumises à des puissances maximales admissibles de soutirage ou d’injection risquent de ne pas pouvoir revendre l’électricité produite sans renforcement du réseau, la pertinence économique de ce choix d’être auto-producteur/auto-consommateur tombe.

De plus, et la CFDT a clairement reproché à la CRE cette disposition, le TURPE fait la part belle à ces clients en autoconsommation puisqu’ils ne participent que pour une part réduite à la maintenance du réseau. C’est en effet cette « bataille » autour de la composante de soutirage sur laquelle nous reviendrons en détails et qui fait que moins vous faites appel au réseau, moins vous payez … et pourtant vous avez besoin de ce réseau quand le soleil s’est couché.

En clair, ce sont les autres qui payent pour eux. Et nous devons aussi penser aux autres.

Il faut donc comprendre que la transition énergétique est un investissement pour l’avenir … avec ce que cela veut dire en termes financiers. Peter Altmaier, ministre allemand de l’environnement, avait estimé le coût complet de cette transition pour l’Allemagne à 680 Milliards d’Euros … Ce montant est évidemment critiquable mais il indique que cette transition, dans laquelle nous devons nous engager, n’est pas gratuite. Sinon, nous l’aurions déjà faite.

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